Thématique n°11
La peinture flamande - Tome 1
Héritier des grands maîtres de la Renaissance du Nord et du Sud, Pierre Paul Rubens (1577-1640) – « cet homme d’où sortiront pendant deux siècles tous les peintres » selon l’historien d’art Élie Faure – a conjugué ses sources d’inspiration flamandes à ses influences italiennes pour créer, et finalement imposer, son style baroque à toute l’Europe : donnant libre cours à son goût du faste, de la grandeur, des chairs plantureuses ; voire à une certaine grandiloquence…
Peintre majeur des Pays-Bas séjournant huit ans à Florence, Rome et Venise afin de parfaire sa formation picturale ; de Titien (1488-1576), crédité avoir libéré les couleurs des contraintes imposées quant au strict respect de la ligne du dessin censée emprisonner la forme – Rubens aura repris à son compte la générosité des volumes et la richesse des tonalités : fondant ses thématiques sur la liberté de mœurs inventée à Venise, République laïque…
L’an 1517, publiant ses 95 thèses, Martin Luther avait accusé l’Église d’idolâtrie, et, aussi, de monétiser le salut des pèlerins avec la vente des Indulgences ; c’était le début de la Réforme protestante qui devait diviser l’Europe – gagnant d’abord la majeure partie du Saint-Empire romain germanique et les pays scandinaves ; se propageant ensuite en Angleterre avec la fondation de l’Église anglicane ; puis, en France, avec les calvinistes…
Peintre du faste et du plaisir, Rubens, fidèle à son prestigieux prédécesseur Michel-Ange qui avait scandalisé avec les nus de la chapelle Sixtine, aura révolutionné l’iconographie sacrée en donnant à la Vierge Marie, au Christ, puis aux figures saintes, une épaisseur charnelle fondée sur une sensualité pouvant aller jusqu’à l’érotisme ; ceci, tout en respectant la volonté de la papauté – à savoir, demeurer didactique quant à la défense des valeurs catholiques de la Contre-Réforme…
Après huit guerres de religion qui avaient ensanglanté le royaume de France entre 1562 et 1598 – trouvant un terme avec l’Édit de Nantes qui aura établi une dualité confessionnelle ; puis, ensuite – l’assassinat du roi Henri IV survenu le 14 mai 1610 : la veuve du monarque, Marie de Médicis (1575-1642), à Paris, aura fait bâtir le palais du Luxembourg et passé une importante commande à Rubens… En effet, fort d’une richissime clientèle privée avide de portraits, Rubens, incarnant à la perfection l’idéal du peintre savant humaniste, aura surtout réalisé de grands projets religieux, puis d’imposantes séries de peintures mythologiques et historiques – notamment le Cycle de Marie de Médicis commandé par la reine de France, soit une série de 21 tableaux commandée par la veuve du roi de France Henri IV assassiné l’an 1610 pour décorer le palais parisien du Luxembourg – et, surtout, légitimer son autorité de régente du royaume…
Autres ateliers dans cette thématique
thematique N° 1 - Jan van Eyck une révolution optique thematique N° 2 - Jérôme Bosch le pinceau débridé 32 : 45 min. thematique N° 3 - Pieter Bruegel l’Ancien dit le Drôle thematique N° 4 - Pierre Paul Rubens prince de la Peinture